Pendant le XIX
ème siècle nombre de compositeurs européens se préoccupent de leur
identité nationale. Ils accompagnent en cela un mouvement politique général de rejet des impérialismes monarchiques de l'Ancien régime, en particulier dans leur dimension élitiste et cosmopolite. Sur fond de révolution industrielle et démocratique, on s'intéresse désormais aux peuples et à leurs émancipations.
Héritiers d'une tradition européenne aristocratique largement dominée par le goût italien puis germanique, les compositeurs de toutes les régions du continent commencent à s'intéresser à la langue et aux traditions de leur propre pays et veulent inventer un style nouveau conforme aux aspirations de leur peuple.
Après les ambitions universalistes d'un
Beethoven, voilà le moment venu des revendications nationales de compositeurs aussi divers que
Grieg,
Verdi,
Moussorgski,
Chopin,
Smetana,
Dvořák,
Albéniz,
Sibélius, etc., etc.
Chacun semble vouloir suivre les injonctions d'un
Franz Liszt qui, en 1838 déjà, faisait cette cinglante remise en question du rôle social des musiciens : « Assez longtemps on les a vus courtisans et parasites dans les palais ; assez longtemps, ils ont célébré les amours des grands et les plaisirs des riches ; l'heure est venue pour eux de relever le courage du faible et de calmer les souffrances de l'opprimé. »
[1][1] Revue et Gazette musicale de Paris, 11 fév. 1838, p. 61. L'objectif poursuivit ici est de se familiariser avec quelques œuvres et compositeurs emblématiques de ce que l'on a appelé les écoles nationales.